Historique

Tout commence à Bruxelles dans les années 30, lorsque l’abbé Edouard Froidure, un jeune vicaire de paroisse, crée des plaines de jeux pour les enfants défavorisés. Dans le même élan, il organise une récolte de vêtements et de meubles pour répondre aux demandes des familles des quartiers populaires de Bruxelles. En 1937, l’abbé Froidure propose ce qu’on appellerait aujourd’hui un « habitat solidaire » à des hommes sans ressource ni logement. Au-delà de partager gîte et couvert, ces hommes créent ensemble leur emploi, via la récolte, le tri et la revente d’objets de seconde main. Les Petits Riens sont nés et, très vite, meubles et vêtements s’accumulent dans les locaux de la rue aux Laines et de la rue d’Albanie. Le succès est remarquable.

Mais la guerre éclate et l’abbé Froidure, patriote engagé, est arrêté et déporté pour faits de résistance. Son œuvre est forcément mise en veilleuse. Le grand redémarrage n’aura lieu qu’en 1954 à l’occasion d’une collecte massive dans tout Bruxelles. En janvier 1955, Les Petits Riens inaugurent leurs locaux de la rue Américaine à Ixelles, qu’ils occupent toujours aujourd’hui. L’abbé Froidure continuera, inlassable, son combat contre la pauvreté jusqu’à un soir de septembre 1971, où un accident de circulation l’enlève à ses œuvres.

Après plus de 8 décennies de mutation et de modernisation, Les Petits Riens restent aujourd’hui fidèles à l’idée Édouard Froidure. Car il fût l’un des fers de lance de l’économie sociale, et ce bien avant qu’on ne nomme le concept. Cet héritage, nous le revendiquons, tout en faisant preuve d’inventivité pour répondre aux nouveaux défis économiques et sociaux qu’imposent la pauvreté et l’exclusion d’aujourd’hui.

Les Petits Riens ne sont qu’une des nombreuses initiatives de l’Abbé Froidure. Aujourd’hui, une trentaine d’association sont regroupées au sein de la Fédération Abbé Froidure. La plupart d’entre elles se consacrent à l’accueil d’enfants en difficulté.