L’insertion professionnelle, un enjeu crucial

L’enseignement et les parents sont les premiers dépositaires de la mission d’insertion socioprofessionnelle. Dans une société qui a organisé les mécanismes de solidarité autour du travail, cet enjeu est crucial au bien-être des futures générations.

Photo Yann Verbeke

Nous avons collectivement décidé que la meilleure façon pour quelqu’un de s’intégrer au tissu social et en même temps de s’épanouir individuellement, c’est d’avoir un emploi. Des exceptions ont été prévues, des soutiens mis en place, mais la norme est bien là : l’emploi est au coeur de l’organisation de notre société.

Aujourd’hui, les chiffres sont sans appel, le travail constitue un rempart fort de lutte contre la pauvreté : 43% des personnes sans travail sont en risque de pauvreté, contre 15,5% des travailleur.euse.s.

Pourtant, l’organisation de notre société et son évolution des 30 dernières années fragilisent dangereusement le pilier central qu’est l’emploi.
Jugez plutôt : accroissement de l’individualisation de la responsabilité ; fragilisation du lien social, mise en concurrence de plus en plus pointue entre (candidats) travailleur.euse.s… Les formes et contenus du travail évoluent également, se transforment, voire se précarisent : digitalisation, robotisation, plateformes de services, flexi-job,… L’emploi peu qualifié disparait petit à petit et la qualité des emplois et du bien-être au travail a tendance à se dégrader. Le burnout devient légion, une classe de travailleurs pauvres est réapparue…

Photo Yann Verbeke

Les Petits Riens proposent un modèle basé sur l’inclusion des personnes marginalisées du marché du travail en faisant le pari que leur force de travail peut donner naissance à une activité économique rentable et source de changement sociétal. Nous croyons fermement aux bienfaits du travail comme créateur de bien-être social, d’auto-estime, de solidarité, de cohésion sociale. C’est donc en acceptant de confier des tâches essentielles, valorisantes et formatrices à chaque collaborateur que nous voulons créer du sens, de la motivation, de la confiance en soi et in fine de la résilience.

Les Petits Riens sont donc à la fois l’instrument et le fruit de leur politique d’insertion socioprofessionnelle.

Depuis notre création, il y a plus de 80 ans, c’est avec la force de travail et la motivation des personnes qualifiées de marginalisées que nos activités tant économiques que sociales se sont déployées.

Au travers de ce journal, nous voulons mettre en avant les personnes qui réalisent concrètement ce travail au quotidien. Travailleurs encadrants et personnes en formation et en parcours d’insertion, ce sont eux qui sont le moteur de notre projet socio-économique. Nous vous souhaitons une bonne lecture… et de belles rencontres.

Tiago Arêas Jadoul
Directeur des Ressources humaines des Petits Riens
Edito paru dans Le Journal des Petits Riens – Avril / Mai 2018